Dans ce projet, l’artiste nous propose une anamorphose, jouant sur l’apparition et la disparition des mots pour parler de l’art contemporain en général. De face, ce support en pointe fait seulement apparaître des formes bicolores incompréhensibles, dans un format rectangulaire, et qui sont mises sur toile plate juste au-dessus, les deux pouvant rappeler l’art abstrait. Mais en changeant d’angle, des mots apparaissent, un dans chaque sens. Ce sont deux mots jouant sur une dualité, Tout et Rien, comme un Ying et un Yang se complétant. Cette dualité est aussi visible avec les deux couleurs, jaune et rouge, les deux faces avec leurs mots et les deux parties de la toile du dessus. Les mots visibles sur la toile parlent de la vision de certains sur l’art contemporain, cette idée de ne rien y voir et pourtant, si on regarde bien, tout est là, d’où vient le titre de l’œuvre. Dans cette idée on peut évoquer le titre du livre de Daniel Arasse, parlant d’art, On n’y voit rien. Ainsi, ici, les mots apparaissent depuis une toile abstraite comme le sens peut le faire quand on la regarde bien, car même s’il peut sembler n’y avoir RIEN à voir, TOUT est là.